Robert Herwin Howard naquit en 1906 à Peaster, Texas, de père médecin, et passa la majeure partie
de sa vie à Cross Plains, au coeur de ce même Texas.
Faisant preuve dés son enfance d’une certaine précocité intellectuelle, REH fut rapidement mis a l’écart par ses camarades de classe, voire même malmené.
Peut entre en réaction, cet adolescent taciturne se découvrit une passion pour le sport en général, et pour la boxe et l’équitation en particulier, deux disciplines qu’il pratiqua jusqu’a en acquérir une parfaite maîtrise.
Arrive a l’age adulte, Howard atteignait près de deux mètres de haut, pour cent kilos de muscles. Néanmoins, son caractère n’allait pas en s’améliorant : introverti, caractériel, il développa rapidement des tendances suicidaires. Et c’est en apprenant la mort de sa mère, pour laquelle il éprouvait un très fort attachement, qu’il passa a l’acte, abrégeant d’une balle de revolver dans la tête une courte vie bien remplie, et une carrière littéraire plus que prometteuse.
Les genres auxquels se sera essaye Howard sont nombreux et varies : poésie, science-fiction, policier, historique, fantastique, western, aventures orientales, sport...
Mais c’est a travers ses récits d’heroic-fantasy, sous-genre de la science-fiction, que REH se fera le plus connaître des générations qui lui succéderont, et tout particulièrement a travers les aventures de Conan le cimmérien.
Conan fut l’un des derniers personnages issus de l’imagination fertile de Howard, et voila comment il expliquait sa naissance dans une lettre a Clark Ashton Smith, autre auteur de S.F. :
« Je ne vais pas jusqu'à croire que les histoires sont
inspirées par des esprits ou des puissances surnaturelles
qui existent réellement (bien que je ne pense pas
qu'il convienne de rejeter purement et simplement
cette hypothèse); il m'est pourtant arrivé quelquefois
de me demander s’il ne serait pas possible que des
forces obscures du passé ou du présent (ou même du
futur) influent sur la pensée et les actes des vivants.
Cette idée m’est venue en particulier alors que j’écrivais
les premières aventures de Conan. Je sais que,
pendant des mois, j’avais été absolument stérile,
complètement incapable de produire quelque chose de
valable. Et puis, tout a coup, le personnage de Conan
a semblé prendre forme dans mon esprit sans que cela
me demande un gros effort, et aussitôt un flot d'histoire
a jailli de ma plume (ou plutôt, de ma machine à
écrire), presque sans aucun travail de ma part. Je
n'avais pas 1'impression d'être le créateur, mais plutôt
le narrateur d'événements qui avaient eu lieu. Les
épisodes se succédaient à une allure telle que je
pouvais tout juste suivre leur rythme. Pendant des
semaines entières, je n’ai rien fait d'autre que d'écrire
les aventures de Conan. Le personnage a pris entièrement
possession de mon esprit et en a chassé toute
autre idée littéraire. Lorsqu'il m’arrivait d'essayer
délibérément d'écrire autre chose, cela m’était impossible.
Je ne prétends pas attribuer ce phénomène à des
causes ésotériques ou occultes, mais les faits demeurent.
Aujourd'hui encore, j’écris les aventures de
Conan avec plus de force et de compréhension que
celles d'aucun autre de mes personnages. Mais il
viendra sans doute un moment où je me trouverai
soudain complètement incapable d'écrire à son sujet
de façon convaincante. Ceci m’est déjà arrivé avec
presque tous mes assez nombreux héros; tout d'un
coup, je perds le contact avec le personnage, comme
s’il s’était lui-même tenu derrière mon épaule pour me
dicter mon travail et qu'il avait soudain tourné les
talons, me laissant le soin de lui chercher un successeur. »
(Lettre à Clark Ashton Smith, 14 décembre 1933;
publiée dans Amra, vol. II, n° 39.)
« II peut sembler absurde d'associer à Conan le
terme " réalisme "; pourtant (ses aventures surnaturelles
mises à part), c'est le plus réaliste de tous mes
personnages. Conan est tout simplement un ensemble
de nombreux hommes que j'ai connus, et je crois que
c'est la raison pour laquelle il a semblé surgir
"tout créé" de ma conscience lorsque j’ai écrit ses
premières aventures. Un mécanisme subconscient a
emprunté les traits de caractère de divers boxeurs,
bandits, contrebandiers, magnats du pétrole, joueurs
et honnêtes travailleurs que j’avais rencontrés et, les
combinant tous ensemble, j’ai produit 1'amalgame que
j’appelle "Conan le Cimmérien".
(Lettre à Clark Ashton Smith, 23 juillet 1935; publiée
dans The Howard Collector, vol. I, n° 5; réimpression
dans Amra, vol. II, n° 39.)
A la mort de Howard, la saga de Conan se composera de 24 récits,
achevés ou non, dont dix-huit auront été publiés de son vivant.