ROBERT ERWIN HOWARD
- 1906/1936 -

Robert Herwin Howard naquit en 1906 à Peaster, Texas, de père médecin, et passa la majeure partie de sa vie à Cross Plains, au coeur de ce même Texas.
Faisant preuve dés son enfance d’une certaine précocité intellectuelle, REH fut rapidement mis a l’écart par ses camarades de classe, voire même malmené.
Peut entre en réaction, cet adolescent taciturne se découvrit une passion pour le sport en général, et pour la boxe et l’équitation en particulier, deux disciplines qu’il pratiqua jusqu’a en acquérir une parfaite maîtrise.
Arrive a l’age adulte, Howard atteignait près de deux mètres de haut, pour cent kilos de muscles. Néanmoins, son caractère n’allait pas en s’améliorant : introverti, caractériel, il développa rapidement des tendances suicidaires. Et c’est en apprenant la mort de sa mère, pour laquelle il éprouvait un très fort attachement, qu’il passa a l’acte, abrégeant d’une balle de revolver dans la tête une courte vie bien remplie, et une carrière littéraire plus que prometteuse.
Les genres auxquels se sera essaye Howard sont nombreux et varies : poésie, science-fiction, policier, historique, fantastique, western, aventures orientales, sport... Mais c’est a travers ses récits d’heroic-fantasy, sous-genre de la science-fiction, que REH se fera le plus connaître des générations qui lui succéderont, et tout particulièrement a travers les aventures de Conan le cimmérien.
Conan fut l’un des derniers personnages issus de l’imagination fertile de Howard, et voila comment il expliquait sa naissance dans une lettre a Clark Ashton Smith, autre auteur de S.F. :

« Je ne vais pas jusqu'à croire que les histoires sont inspirées par des esprits ou des puissances surnaturelles qui existent réellement (bien que je ne pense pas qu'il convienne de rejeter purement et simplement cette hypothèse); il m'est pourtant arrivé quelquefois de me demander s’il ne serait pas possible que des forces obscures du passé ou du présent (ou même du futur) influent sur la pensée et les actes des vivants. Cette idée m’est venue en particulier alors que j’écrivais les premières aventures de Conan. Je sais que, pendant des mois, j’avais été absolument stérile, complètement incapable de produire quelque chose de valable. Et puis, tout a coup, le personnage de Conan a semblé prendre forme dans mon esprit sans que cela me demande un gros effort, et aussitôt un flot d'histoire a jailli de ma plume (ou plutôt, de ma machine à écrire), presque sans aucun travail de ma part. Je n'avais pas 1'impression d'être le créateur, mais plutôt le narrateur d'événements qui avaient eu lieu. Les épisodes se succédaient à une allure telle que je pouvais tout juste suivre leur rythme. Pendant des semaines entières, je n’ai rien fait d'autre que d'écrire les aventures de Conan. Le personnage a pris entièrement possession de mon esprit et en a chassé toute autre idée littéraire. Lorsqu'il m’arrivait d'essayer délibérément d'écrire autre chose, cela m’était impossible. Je ne prétends pas attribuer ce phénomène à des causes ésotériques ou occultes, mais les faits demeurent. Aujourd'hui encore, j’écris les aventures de Conan avec plus de force et de compréhension que celles d'aucun autre de mes personnages. Mais il viendra sans doute un moment où je me trouverai soudain complètement incapable d'écrire à son sujet de façon convaincante. Ceci m’est déjà arrivé avec presque tous mes assez nombreux héros; tout d'un coup, je perds le contact avec le personnage, comme s’il s’était lui-même tenu derrière mon épaule pour me dicter mon travail et qu'il avait soudain tourné les talons, me laissant le soin de lui chercher un successeur. »
(Lettre à Clark Ashton Smith, 14 décembre 1933; publiée dans Amra, vol. II, n° 39.)

« II peut sembler absurde d'associer à Conan le terme " réalisme "; pourtant (ses aventures surnaturelles mises à part), c'est le plus réaliste de tous mes personnages. Conan est tout simplement un ensemble de nombreux hommes que j'ai connus, et je crois que c'est la raison pour laquelle il a semblé surgir "tout créé" de ma conscience lorsque j’ai écrit ses premières aventures. Un mécanisme subconscient a emprunté les traits de caractère de divers boxeurs, bandits, contrebandiers, magnats du pétrole, joueurs et honnêtes travailleurs que j’avais rencontrés et, les combinant tous ensemble, j’ai produit 1'amalgame que j’appelle "Conan le Cimmérien".
(Lettre à Clark Ashton Smith, 23 juillet 1935; publiée dans The Howard Collector, vol. I, n° 5; réimpression dans Amra, vol. II, n° 39.)

A la mort de Howard, la saga de Conan se composera de 24 récits, achevés ou non, dont dix-huit auront été publiés de son vivant.